Une introduction au bœuf nourri à l'herbe

Avec la montée en flèche des prix des intrants, les faibles prix des veaux sevrés à l’encan et l’intérêt accru des consommateurs pour les aliments locaux en raison des problèmes d’approvisionnement et des prix élevés des produits d’épicerie, de nombreux éleveurs de vaches et de veaux essaient maintenant de commercialiser leur viande de bœuf directement auprès du consommateur. Souvent les consommateurs sont déçus de leur achat. Mieux comprendre comment fonctionne la filière bovine peut aider à sélectionner les bons éleveurs et éviter des déceptions. La production de viande bovine se déroule en trois étapes: la phase de vache-veau (jusqu’au sevrage à 600-700 livres), la phase de semi-finition (jusqu’à 800-900 livres ou 500 livres de carcasse) et la phase de finition (jusqu’à 1400 livres ou 800 livres de carcasse).
La production vache-veau
Jusqu’au sevrage, pratiquement tous les veaux sont considérés comme nourris à l’herbe. La semi-finition des bêtes à l’herbe pour la saison est aussi vieille que le jour et était connue sous le nom de ‘stocker cattle’. Dans des conditions parfaites, un bœuf peut prendre environ 300 livres pendant la courte saison au Québec. Malgré les affirmations révolutionnaires, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Par exemple, le pâturage en rotation a fait l’objet de recherches et a été largement pratiqué depuis les années 50 et continue d’être utilisé à grande échelle dans les exploitations bovines conventionnelles aujourd’hui. Alors que la production de ‘stocker cattle’ a été largement abandonnée par manque de rentabilité, la prime à l’alimentation à l’herbe a entraîné un renouveau, et les ‘stocker cattle’sont maintenant de plus en plus souvent vendus directement aux consommateurs sous forme de viande de bœuf nourri à l’herbe, de baby-bœuf ou même de bœuf nourri et fini à l’herbe à l’automne. Plusieurs de ces producteurs ne possèdent même pas de vaches mais achètent des veaux aux encans.
L’avoine verte pour la semi-finition en été
Les bêtes dont la carcasse pèse environ 500-650 lb ne sont certainement pas «finies», même si elles ont mangé de l’herbe toute leur vie. Malheureusement, la phase de finition est importante, et l’omettre produit une viande bovine au goût fade, trop maigre, peu rentable (ou à des prix très élevés) et n’a pas vraiment d’impact positif sur l’environnement. Le problème est que la finition de la viande de bœuf à l’herbe (jusqu’à 1400 livres) est terriblement difficile et nécessite plus d’une saison. Les animaux en finition ont besoin de beaucoup d’énergie pour maintenir leurs fonctions métaboliques (appelée énergie nette pour l’entretien). En même temps, l’espace dans le rumen et la digestibilité limitent la quantité qu’un animal peut manger. L’herbe, et surtout le foin, ne sont pas très denses en énergie et passent plutôt lentement dans le rumen. Par une froide journée d’hiver, un estomac rempli du meilleur foin contiendra à peine assez d’énergie pour se maintenir. Il ne restera presque plus d’énergie pour la croissance. Ce n’est que sur l’herbe luxuriante du printemps que la croissance reprendra.
Il n’y a pas de pâturage en hiver.
Ainsi, pendant que les bêtes sont stationnées là en hiver et prennent à peine du poids, elles consomment des tonnes d’énergie d’entretien, elles défèquent, pètent et rotent, et rejettent ainsi dans l’atmosphère de grandes quantités de déchets potentiellement dangereux pour rien. Nous parlons ici de forêts et de forêts d’équivalents CO2. Et comme les vieilles vaches, les bêtes à croissance lente développent une graisse jaune qui est un problème de qualité. Nous ne voulions pas produire du bœuf de qualité inférieure (non fini), stationner les boeufs pour l’hiver ou élever des boeufs avec un régime alimentaire conventionnel composé de maïs ou d’orge à forte densité énergétique, et d’ionophores (une classe d’antibiotiques), d’hormones de croissance et de facteurs de croissance, il nous fallait donc trouver une solution. Depuis des années, nous recyclons des retailles de légumes provenant d’une entreprise locale de découpe de légumes. Ces légumes aident nos bêtes à croître à un rythme acceptable, même en hiver, et à un coût très faible pour la planète. En gros, nous obtenons les bienfaits du bœuf nourri à l’herbe, combinés à la qualité supérieure et aux meilleures performances économiques du bœuf fini (c’est pourquoi nos prix sont plus bas !), et tout cela en augmentant la durabilité de notre exploitation.
Une carcasse de 800 lbs a gauche Au fil du temps, cette performance économique accrue nous a permis d’investir dans la génétique haut de gamme. Les bovins plus performants convertissent plus efficacement les aliments en livres de viande, ce qui réduit le gaspillage et augmente la croissance. Une bonne génétique peut contribuer à améliorer la qualité et à éliminer les problèmes courants de santé et de conformation, ce qui améliore également le bien-être des animaux. L’amélioration de la docilité rend les vaches plus faciles à manipuler, ce qui réduit le stress et augmente la sécurité pour toutes les personnes concernées. Nous comptons développer notre programme génétique pour les années à venir et nous espérons apporter une petite contribution aux futures lignées de bovins plus performants qui amélioreront la vie de tous les producteurs tout en réduisant les déchets. Notre rêve d’agriculture régénératrice ne consiste pas à dénigrer les agriculteurs conventionnels, mais à élever des bovins qui sont plus durables par nature, pour les générations à venir.
Donateur d’embryons Tar Donna 614